Thursday 26 February 2015

How Gabonese slaves brought botany to South America

Francais
Environ 11 millions d’africains ont été envoyés en Amérique du sud comme esclaves : entre 1658 et 1825, presque 300.000 personnes ont été envoyées au Suriname à partir de l’Afrique de l’ouest et centrale. Pour communiquer, ils ont créé une langue créole appelée Sranantongo et les langues africaines ont été graduellement oubliées. Certains esclaves se sont échappés et ont fui à l’intérieur des terres, formant leurs propres colonies marrons. Ces personnes devaient s’adapter à un environnement étranger et apprendre à reconnaitre les plantes locales était essentiel à leur survie. Aujourd’hui, environ 50.000 personnes marrons vivent au Suriname, avec leur propre langue et culture. Ce sont des célèbres guérisseurs traditionnels et marchands de plantes médicinales.
En comparant les similarités entre les noms des plantes locales utilisées dans les communautés afro-surinamiennes et en Afrique de l’ouest et du centre, les chercheurs ont retracé comment les esclaves au Suriname se sont adaptés à leur environnement local, démontrant une connaissance pratique remarquable en botanique (Van Andel et al., 2014).
Dans les plantations où les esclavages travaillaient, beaucoup de cultures et d’espèces d’herbes se retrouvaient aussi en Afrique. L’étude, publiée récemment dans PNAS, montre que plusieurs des cultures et des herbes que les africains reconnaissaient de leur origine avaient reçu des noms africains qui ont persisté jusqu’à aujourd’hui, notamment des cultures du nouveau monde telles que les arachides.
Cependant, dans la forêt, seulement 1% des espèces de plantes sont partagées entre les deux continents et l’on pense que les marrons africains ont dû étudier la nouvelle flore en essayant et en se trompant. Cependant, beaucoup de plantes sont apparentées botaniquement au niveau du genre ou de la famille ; l’étude montre que ces derniers étaient reconnaissables aux africains puisqu’ils leur ont donné des noms africains qui ont très peu changé au fil du temps. Les similitudes linguistiques entre les noms des africains modernes et ceux des afro-surinamiens reflètent le lien taxonomique entre les espèces de plantes dans plusieurs cas, montrant le niveau avancé de connaissance botanique qu’ils avaient. Une proportion remarquablement très élevée de ces noms sont d’origine gabonaise. Par exemple, le mot Bapunu pour Ficus thonningii est 'katu', et le nom afro-surinamien pour Ficus thonningii est 'nkatu'. Certaines espèces néo-tropicales ont été nommées d’après des localités et des peuples africains ; notamment 'le tabac Makokou', 'les graines Loango' et 'les Massango amers'. Dans d’autres cas, les noms africains ont été inventés pour d’autres nouvelles espèces du nouveau monde, tels que 'azau zapato' pour Psychotria ulviformis, qui renvoie à deux noms gabonais 'ndzawu' (éléphant) et 'sapatu' (chaussure).

De façon générale, l’étude a révélé que les plus grandes ressemblances des noms de plantes afro-surinamiennes se retrouvaient en Angola et au Gabon, où beaucoup des esclaves avaient été achetés.

English
Around 11 million Africans were sent to South America as slaves: between 1658 and 1825, almost 300,000 people were sent to Suriname from West and Central Africa. To communicate they formed a creole language called Sranantongo and the original African languages were gradually forgotten. Some slaves escaped and fled into the interior, forming their own Maroon colonies. These people had to adapt to an alien environment, and learning to recognize the local plants was essential to their survival. Today around 50,000 Maroon people live in Suriname, with their own languages and culture. They are renowned traditional healers and traders of herbal medicine.
By comparing the similarity between local plant names used today in Afro-Suriname communities and in West and Central Africa, researchers have traced how slaves in Suriname adapted to their local environment, demonstrating a remarkably skilled knowledge of botany (Van Andel et al., 2014).
In the plantations where the slaves worked, many crop and weed species were also found in Africa. The study, published recently in PNAS, shows that many of the crops and weeds that Africans recognized from home were given African names that have persisted today, including new world crops such as peanuts.
However, in the forest only 1% plant species are shared between the two continents and it is thought that the African Maroons had to learn the new flora by trial and error. However, many plants are botanically related at genus or family level; the study shows that these were recognizable to the Africans as they were given African names that have changed very little over time. The linguistic similitude between the modern African and Afro-Suriname names reflects the taxonomic relatedness between the plant species in many cases, showing the accomplished level of botanical knowledge they possessed. A notably high proportion of these names are of Gabonese origin. For example, the Bapunu word for Ficus thonningii is 'katu', and the Afro-Surinamese name for Ficus today is 'nkatu'. Some neotropical species were named after African places or people; these include 'Makoko tobacco', 'Loango seeds' and 'Masango bitters'. In other cases, African names were invented for other new world species, such as 'azau zapato' for Psychotria ulviformis, which stems from two Gabonese names 'ndzawu' (elephant) and 'sapatu' (shoe).
Overall the study revealed that the greatest resemblance of Afro-Surinamese plant names were found in Angola and Gabon, where many of the slaves were purchased.

Reference
Van Andel, T.R., van ‘t Klooster, C.I.E.A., Quiroz, D., Towns, A.M., Ruysschaert, S., van den Berg, M., 2014. Local plant names reveal that enslaved Africans recognized substantial parts of the New World flora. Proceedings of the National Academy of Sciences 111, E5346–E5353.

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